J’ai eu le plaisir de donner un cours de sophrologie aux ergothérapeutes de 2e année à L’Helb Ilya Prigogine ces deux derniers vendredis.
Et vraiment quel plaisir de transmettre! De faire partager un enseignement que j’ai eu à d’autres.
D’ailleurs l’étymologie de ce mot est très parlante : « Envoyer au delà ». Envoyer des informations au delà de nous mêmes… C’est presque poétique…
De plus, pratiquante d’aïkido, notre professeur nous a toujours enseigné que la meilleure manière de s’approprier une technique ou un art, c’est de l’enseigner.
Car tant que nous restons élèves, nous ne gardons qu’un point de vue sur ce que l’on apprend. Mais quel délice de découvrir l’autre face cachée…
Quand l’élève devient professeur… même pour un instant…
Au départ c’est presque vertigineux, vais-je être capable de transmettre ce que l’on m’a appris?
Comment vais-je communiquer ce que j’ai appris à travers ma sensibilité, mes filtres, ma vision du monde? Comment faire passer aux autres ce que je crois avoir intégré?
Et c’est là que ça devient intéressant!
Lorsque nous arrivons à transmettre facilement, c’est lorsque que nous avons intégré ce que l’on a appris sous différents angles et point de vue. C’est l’art de jongler avec tout ces éléments, de pouvoir expliquer les choses dans la vision du monde de l’élève ou du patient.
Le dicton populaire dit souvent que c’est le cordonnier qui est le plus mal chaussé… Eh bien je ne suis pas d’accord! D’ailleurs il suffit de voir certaines personnalités: Je vois mal des chefs cuisiniers étoilés manger un Macdo ou encore Matthieu Ricard ne jamais méditer!
En effet, comment puis-je transmettre véritablement si je n’arrive pas à l’appliquer à moi même ou en tout cas à essayer de le faire?
Alors oui bien sur, ce n’est pas facile tous les jours, il y a des moments où c’est plus difficile que d’autres.
Il y a des journées où on a tous les outils qu’il nous faut pour dépasser une situation, mais on n’a qu’une envie: C’est de ne pas les utiliser et se clouer dans le fond de son lit.
Mais cela aussi ça s’enseigne… Si je disais à mes patients ou aux élèves, maintenant que vous avez tous ces outils, vous devez tout pouvoir gérer! Ce ne serait que me mentir à moi même et aux autres…
Car heureusement nous sommes des êtres humains et pas des robots, et en tant qu’Homme, nous avons des jours où tout est facile, et d’autres jours plus difficiles.
Et c’est apprendre aussi à accueillir ces instants qui sont plus difficiles. Et ne pas se culpabiliser de ne pas pouvoir être à la hauteur tout le temps.
C’est humaniser aussi bien le professeur qui transmet que l’élève qui reçoit… En tout cas, je voulais dédier cet article à tout les patients que j’ai eu, que j’ai, et que j’aurai, car c’est en vous accompagnant durant les séances, que je m’améliore et que je me remets en question.
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